N° 327 - mai/juin 2008
ISSN : 1141-7137
L'expansion de l'Empire autour de la Méditerranée a été la première occasion de rencontres entre le monde conquérant romain et les "Barbares". Rome, souvent victorieuse, subira cependant aussi de douloureux revers qui l'obligeront à fixer, en Europe, sa frontière sur la ligne Rhin-Danube. A partir du IIIe siècle, les incursions des peuples barbares dans l'Empire deviendront de plus en plus fréquentes et rudes, et constitueront le flux de ce que certains ont appelé les "invasions barbares". Ce mouvement de peuples d'est en ouest va progressivement affaiblir l'Empire puis le démenbrer jusqu'à la disparition totale de l'Empire romain d'Occident en 476. C'est dans ce contexte que les royaumes barbares vont progressivement définir une nouvelle géographie politique de l'Europe... C'est l'objet même de l'exposition qui se tient actuellement au Palazzo Grassi de Venise. A voir absolument !
?Dans l'ensemble de tous les peuples barbares, il y a deux catégories, les hérétiques et les païens?. Ainsi écrit le prêtre Salvien, établi en Provence après 440, ayant quitté le nord-est de la Gaule dont il décrit la destruction par les Francs. Cette vision binaire de la religion des Barbares illustre bien la vision traditionnelle des Barbares à la fin de l'Antiquité. Qu'ils soient païens, c'est-à-dire entièrement étrangers à la religion chrétienne, ou hérétiques, c'est-à-dire des chrétiens dans l'erreur, condamnés pour des croyances jugées erronées par les conciles, ils n'apportent pas seulement la violence des armes et la dissolution de l'organisation politique de l'Empire, ils sont aussi étrangers à un Empire devenu progressivement chrétien depuis la conversion de Constantin en 312, et nicéen depuis le règne de Théodose (379-395).
Auteur : SOTINEL Claire
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 327 Page : 84-89