N° 327 - mai/juin 2008
ISSN : 1141-7137
L'expansion de l'Empire autour de la Méditerranée a été la première occasion de rencontres entre le monde conquérant romain et les "Barbares". Rome, souvent victorieuse, subira cependant aussi de douloureux revers qui l'obligeront à fixer, en Europe, sa frontière sur la ligne Rhin-Danube. A partir du IIIe siècle, les incursions des peuples barbares dans l'Empire deviendront de plus en plus fréquentes et rudes, et constitueront le flux de ce que certains ont appelé les "invasions barbares". Ce mouvement de peuples d'est en ouest va progressivement affaiblir l'Empire puis le démenbrer jusqu'à la disparition totale de l'Empire romain d'Occident en 476. C'est dans ce contexte que les royaumes barbares vont progressivement définir une nouvelle géographie politique de l'Europe... C'est l'objet même de l'exposition qui se tient actuellement au Palazzo Grassi de Venise. A voir absolument !
Jusqu'au milieu du xxe siècle, on a généralement cru que les peuples et les nations étaient des entités biologiques et les sujets naturels de l'histoire. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que les chercheurs ont accepté l'idée selon laquelle les peuples ne conditionnent pas l'histoire, mais en sont le résultat. Par conséquent, il est devenu essentiel d'analyser le processus de formation des peuples, c'est-à-dire l'ethnogénèse, et les développements complexes des identités ethniques dans les royaumes barbares fondés sur le territoire romain au cours des ve et vie siècles par les Goths, les Vandales, les Francs et bien d'autres.
Auteur : POHL Walter
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 327 Page : 42-49