N° 225 - juillet/août 1997
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ISSN : 1141-7137
La Sicile est une terre de contrastes ethniques, naturels et surtout historiques. Elle fut tour à tour une province prospère du monde phénicien d'Occident ; une rivale de la Grèce ; une école de culture pour Rome puis un fleuron de son empire ; un prolongement brillant de l'Afrique par les mosaïques de Piazza Armerina comme par les palais et les jardins arabes ; un haut lieu des premiers temps chrétiens, du gothique et du baroque.
Au milieu du XVIe s., les premiers érudits qui s'aventurent dans les galeries catacombales du sous-sol de Syracuse sont surpris par leur largeur et admiratifs devant l'ampleur des chambres sépulcrales : instar urbis excauatae, c'est ainsi que les voyait, par exemple, le dominicain Tommazo Fazello. Malgré l'accumulation des terres qui interrompait alors les galeries et occultait les niveaux antiques, des érudits, des curieux, bientôt des aristocrates-voyageurs, fascinés par cet univers souterrain, le décrivent et s'interrogent aussi sur les auteurs de tels ouvrages, dont ils attribuent souvent la paternité aux Grecs des siècles classiques ; les signes chrétiens, peints ou tracés sur les parois catacombales, ne témoignant tout au plus que de réoccupations ponctuelles et misérables. Ce n'est qu'avec le début de l'exploration méthodique des catacombes de Syracuse par Paolo Orsi, à partir de 1889, que s'imposa définitivement l'origine paléochrétienne de ces cimetières souterrains.
Auteur : Griesheimer (M.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 225 Page : 98-109