N° 236 - septembre 1998
ISSN : 1141-7137
On mesure encore mal l'importance que revêt la mise au jour des manuscrits de Nag Hammadi. C'est tout l'intérêt de ce Dossier d'Archéologie que d'en montrer, sous la plume des meilleurs spécialistes du sujet, toute l'ampleur. Survenue en 1945 en Haute Egypte, cette découverte de treize volumes, appelés codices, renfermant quelque cinquante-six traités coptes, pour la plupart gnostiques, est avec celle des manuscrits de la mer Morte en 1947, l'une des plus grandes découvertes du XXe siècle en matière de texte ancien.
Parmi les documents de Nag Hammadi, le texte de l'Evangile de Thomas a suscité le plus d'intérêt et de travaux de la part des chercheurs et du grand public. Ce texte apocryphe rapporte de manière originale une collection de 114 paroles attribuées à Jésus(1), dont une bonne partie se retrouve dans les évangiles canoniques, particulièrement dans les passages parallèles entre l'évangile de Matthieu et de Luc. A l'heure actuelle, aucun consensus ne permet de trancher définitivement la question de savoir si les paroles attestées par l'Evangile de Thomas proviennent des évangiles canoniques ou si les évangiles canoniques ont puisé à cette source de paroles attribuées à Jésus. Néanmoins, après un demi-siècle de recherches, quelques points forts se dégagent de la multiplicité des travaux, et méritent d'être soulignés.
Auteur : Dubois (J.-D.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 236 Page : 78-81