N° 237 - octobre 1998
ISSN : 1141-7137
Si les villes antiques sont relativement bien connues, il n'en est pas de même de leur périphérie ; leur réalité est difficile à saisir et leur définition peu commode à établir. Ce numéro des Dossiers d'Archéologie propose donc un panorama aux perspectives variées sur la question peu explorée des faubourgs qui entouraient les villes de la Gaule romaine. On y découvrira que les suburbia – nom latin des faubourgs – étaient des zones non dépourvues d'importance mais à la réalité complexe, à la fois résidentielle et économique, qui accueillaient en outre des édifices à usage public, sanctuaires, thermes et lieux de spectacles.
Au temps de l'indépendance gauloise, le peuple des Lémovices occupait un vaste territoire établi sur les formations du socle hercynien des contreforts du Massif Central. Il s'étendait sur les trois départements actuels de la Haute-Vienne, de la Corrèze et de la Creuse, sur le Confolentais et le Nontronnais, arrondissements rattachés aujourd'hui l'un à la Charente, l'autre à la Dordogne, et débordait aussi sur quelques franges de la Vienne et de l'Indre. Au cœur de ce territoire, l'oppidum principal atteignait les dimensions les plus importantes qu'aient connues les organisations de type analogue en Gaule, avec ses 220 hectares ceints d'un murus gallicus long d'une dizaine de kilomètres, sur l'isthme escarpé formé par le confluent de la Vienne et de la Maulde, lequel couvre lui-même 350 hectares. On lui donne de nos jours le nom du hameau le plus proche, Villejoubert, dans la commune de Saint-Denis-des-Murs, mais il se pourrait, si l'on en croit une inscription sur poterie votive, que les Gaulois l'aient appelé Durotincon.
Auteur : Perrier (J.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 237 Page : 34-39