N° 242 - avril 1999
ISSN : 1141-7137
Etrange destin que celui de certains objets archéologiques : longtemps ignorés, voire méprisés, une circonstance, parfois fortuite, met soudain l'accent sur une particularité qui les projette bientôt au premier plan des recherches. Les objets que l'on range, bien témérairement, sous le nom de ?maquettes architecturales? en sont un bel exemple. Une exposition s'est tenue au Centre de Culture Contemporaine de Barcelone pour la première fois sur un tel sujet (janvier à mai 1997) et un colloque organisé par l'Université des Sciences Humaines et l'Ecole d'Architecture et le CNRS a rassemblé en décembre dernier à Strasbourg des spécialistes de l'Orient, de l'Egypte, de l'Egée et de la Méditerranée. Les échanges ont été particulièrement féconds et ont mis en évidence que toutes les questions sont loin d'être épuisées. Ce numéro des Dossiers de l'Archéologie ne vise pas à rendre compte de ce colloque, mais bien à offrir un panorama d'une question aux multiples facettes où chaque société antique a mis une partie d'elle-même.
Alors que l'apôtre Paul se trouvait à Ephèse, une émeute se produisit, attisée par un orfèvre nommé Démétrios : parce qu'il ?fabriquait des temples d'Artémis en argent?, une industrie qui procurait du bien-être à plusieurs artisans de ce grand centre de pèlerinage, il s'était senti menacé dans son activité par les paroles de Paul, qui arrivait à détourner la foule de la vieille déesse (Actes des Apôtres, 19, 24). La fabrication et la vente de modèles réduits de temples ou d'autres bâtiments grecs remonte, de fait, à une date très ancienne. Et si les artisans travaillaient habituellement pour des dévots, il est pourtant aussi de rares cas où la maquette faisait partie intégrante du processus architectural.
Auteur : Hellmann (M.-Ch.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 242 Page : 42-47