N° 256 - septembre 2000
ISSN : 1141-7137
Ce dossier s'intéresse à la problématique difficile du passage de l'Antiquité tardive au haut Moyen Age, sujet d'étude rendu extrêmement ardu par le cloisonnement des disciplines historiques et archéologiques qui, heureusement, tend aujourd'hui à disparaître. Au début de ce siècle, H. Pirenne développa dans divers articles et livres parus en 1922 et 1923, une "thèse", synthétisée dans un ouvrage paru en 1935 intitulé "Mahomet et Charlemagne, selon laquelle les invasions barbares du Ve siècle ne détruisirent pas complètement l'antique civilisation romaine, et que les institutions politiques existantes furent même, dans une certaine mesure, conservées. Ce furent les Arabes qui mirent un terme définitif à la domination romano-byzantine sur les routes maritimes, et furent , par conséquent, à l'origine de la séparation de l'Orient et de l'Occident. L'ensemble des articles réunis ici confrontent cette thèse aux découvertes archéologiques et historiques des toutes dernières années, et permet de voir que les conclusions du grands historien belge sont à nuancer.
Vers le milieu du VIIe siècle, un peuple nomade turc, appelé les Khazars, prit le contrôle de la région septentrionale du Caucase ainsi que des steppes situées entre la Volga et le Don. Ils entrèrent presqu'immédiatement en conflit pendant une centaine d'années avec le califat omeyyade pour le contrôle du Caucase. Après un siècle de guerre (c. 650-c. 750), cet affrontement âpre disparut lentement. Les Omeyyades avaient été remplacés par les Abbassides en 750 qui fondèrent une nouvelle capitale à Bagdad. Cette dynastie estima qu'elle avait assez de problèmes dans les différentes régions du califat pour continuer plus longtemps à se battre pour dominer le Caucase. Dans le même temps, les Khazars cherchaient à mettre un terme à leur longue guerre avec les Arabes qui avait causé tant de destruction dans les territoires nord-caucasiens du khaganat khazar. En conséquence, les Arabes et les Khazars cherchèrent à établir des relations plus pacifiques dès le milieu du VIIIe siècle, même s'il fallut un certain temps avant qu'une paix assurée ne s'installe.
Auteur : Noonan (T.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 256 Page : 82-83