N° 260 -
ISSN : 1141-7137
Au regard de l'histoire de l'humanité, l'écriture est une invention récente : en effet, si l'homme parle depuis environ 100 000 ans, il n'écrit que depuis un peu plus de 5 000 ans. En outre, elle n'est pas une invention universelle car, en définitive, elle n'est qu'un système de communication parmi d'autres et certaines civilisations ont pu s'en passer (les Celtes) ou l'adopter tardivement (l'Inde). L'écriture a été inventée plusieurs fois et de manière indépendante : en Basse-Mésopotamie vers 3300 av. J.-C., en Egypte presque en même temps, en Méso-Amérique, chez les Olmèques, entre 2000 et 1500 av. notre ère, en Chine au milieu du IIe millénaire av. J.-C. C'est seulement à partir de la diffusion de l'alphabet phénicien (vers -1000) que les écritures entrent dans un système de filiation ininterrompue.
L'histoire de l'écriture hébraïque s'étend depuis le Xe siècle avant J.-C., de la période du roi David, jusqu'à nos jours. On ne connaît ni l'inventeur du premier alphabet ni le peuple qui en a été le précurseur mais on sait qu'il est apparu dans un milieu de langue sémitique voire cananéen, parlé par les Hébreux lors de leur installation en Canaan. La plupart des chercheurs attribuent l'invention de l'alphabet aux Cananéo-Phéniciens car c'est principalement dans leur langue et en Phénicie (Liban actuel) que l'on trouve d'importantes inscriptions très anciennes. Ce sont les Phéniciens qui ont fixé le nombre des lettres à vingt-deux, la direction de l'écriture de droite à gauche ainsi que leur forme linéaire.
Auteur : Viers (R.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 260 Page : 44-45