N° 260 -
ISSN : 1141-7137
Au regard de l'histoire de l'humanité, l'écriture est une invention récente : en effet, si l'homme parle depuis environ 100 000 ans, il n'écrit que depuis un peu plus de 5 000 ans. En outre, elle n'est pas une invention universelle car, en définitive, elle n'est qu'un système de communication parmi d'autres et certaines civilisations ont pu s'en passer (les Celtes) ou l'adopter tardivement (l'Inde). L'écriture a été inventée plusieurs fois et de manière indépendante : en Basse-Mésopotamie vers 3300 av. J.-C., en Egypte presque en même temps, en Méso-Amérique, chez les Olmèques, entre 2000 et 1500 av. notre ère, en Chine au milieu du IIe millénaire av. J.-C. C'est seulement à partir de la diffusion de l'alphabet phénicien (vers -1000) que les écritures entrent dans un système de filiation ininterrompue.
Tout au long du XXe siècle, la terre chinoise n'a cessé de livrer d'inestimables trésors épigraphiques parmi lesquels des centaines de milliers d'inscriptions archaïques sur os, sur plastrons de tortue et sur bronze datant des hautes époques ; des textes juridiques inédits de la dynastie des Qin (221-210 av. notre ère) ; des documents d'archive sur des dizaines de milliers de lattes de bois et de bambou d'époque Han (IIe s. av. J.-C.-IIe s. de notre ère) ; 51 documents de 168 avant notre ère dont 11 textes sur soie relatifs à la médecine, l'astronomie, le taoïsme ; la bibliothèque monastique de Dunhuang murée au XIe siècle pour l'époque médiévale, etc.
Auteur : Monnet (N.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 260 Page : 78-83