N° 273 - Mai 2002
ISSN : 1141-7137
À la suite des grands travaux et de l'exploitation scientifique des données recueillies, les idées reçues sur le peuplement de l'Île-de-France ont été complètement remises en cause. L'arrivée des Celtes, entre le Ve et le IIIe siècle av. J.-C., est maintenant bien établie. La connaissance de leur économie agricole et artisanale, de leurs pratiques rituelles et de leur art, s'est considérablement enrichie grâce, notamment, aux fouilles de sauvetage.
L'évolution du contexte socio-politique, le développement d'une activité agricole à l'évidence apte à dégager des surplus ainsi que la naissance d'agglomérations, sont à mettre en parallèle avec l'explosion, aux IIe et Ier s., d'une activité commerciale touchant à des domaines jusqu'alors réservés à quelques élites sociales. La Gaule s'ouvre, dès avant la Conquête, à un commerce méditerranéen drainé bien sûr par Rome, avant tout pour le compte de quelques familles sénatoriales. Le vin romain va inonder la Gaule par millions d'hectolitres et constitue l'un des principaux moteurs d'un commerce initié par quelques negociatores romains et leurs relais indigènes sur des routes commerciales dont l'archéologie commence à trouver des jalons. Vaisselle de prestige en métal et céramiques originaires du bassin occidental de la Méditerranée sont un complément obligé du commerce des vins. En parallèle se développe un commerce celtique, encore sous-estimé, dont le témoignage émerge au travers notamment de vaisselles ou d'objets de parures.
Auteur : Séguier (J.-M.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 273 Page : 58-62