N° 284 - Juin 2003
ISSN : 1141-7137
Pour célébrer le cinquantième anniversaire de la découverte de la tombe de Vix, les Dossiers d'Archéologie vous proposent aujourd'hui, en association avec le musée du Châtillonnais, un numéro unique. Il s'agit de replacer la tombe de la "Dame de Vix" dans un contexte géographique et historique plus large. En effet, cette tombe insigne n'a pas été creusée là par hasard ; elle s'inscrit dans une logique événementielle précise qu'elle doit avant tout à sa position géographique. La période à laquelle remonte la tombe – début du Ve siècle av. J.-C. – correspond à la fin du Premier âge du Fer ; c'est l'apogée du Mont-Lassois qui occupe une place stratégique sur la route de l'étain reliant les îles britanniques à l'Étrurie et à la Grande Grèce. Les artisans grecs et étrusques utilisaient l'étain pour fabriquer leurs objets en bronze, et la prospérité des Celtes de Vix est certainement liée à ce commerce ; elle semble suivre la création, par les Phocéens, de la cité grecque de Marseille en 600 av. J.-C. Plusieurs chercheurs sont regroupés ici pour nous livrer les résultats de leurs recherches sur le Châtillonnais, terre de passage et carrefour commercial et stratégique depuis la nuit des temps. Pour comprendre les raisons de la richesse historique et culturelle de cette partie de la Bourgogne du Nord, ne manquez pas de vous plonger dans ce numéro exceptionnel des Dossiers d'Archéologie.
La découverte de la tombe de la ?dame de Vix? a cinquante ans : mise au jour au début de 1953, exposée au Louvre avant de revenir à Châtillon-sur-Seine, bien présentée par son inventeur, René Joffroy, dans un gros article de 1954-1955, elle a été immédiatement commentée et reconnue comme une découverte exceptionnelle. Le mobilier, outre sa richesse d'ensemble, comprend au moins deux chefs-d'œuvre, propres à frapper un large public : le cratère à volutes en bronze, le plus grand qui nous soit parvenu, et le torque d'or, qui avait d'abord été interprété comme un diadème. Pour les archéologues et les historiens, c'étaient de nouveaux horizons qui s'ouvraient. Il a été clair dès le début que la tombe datait de la fin du VIe siècle av. J.-C. ou peu après. On connaissait un peu cette fin du premier âge du Fer – ou de la période hallstattienne, comme on dit souvent –, mais c'était la première fois qu'on découvrait une tombe de cette époque intacte, avec un matériel exceptionnellement riche et varié.
Auteur : Rolley (C.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 284 Page : 36-43