N° 287 - Octobre 2003
ISSN : 9771141713005
La collection ici présentée a été rassemblée en Iran à la suite de l'interception par les douaniers d'une partie du butin des fouilleurs clandestins opérant dans la région de Jiroft. Elle a fait l'objet à Téhéran d'un premier inventaire par le professeur Yousef Madjidzadeh. Cependant, plusieurs centaines d'objets de même provenance ont déjà trouvé un chemin vers les marchés d'antiquités en Occident. Ceci est d'autant plus déplorable qu'ils appartiennent à une période cruciale et encore mal connue du développement de la première civilisation orientale : originaire de la province de Kerman, la quasi-totalité du matériel provient de tombes et peut être datée du IIIe millénaire av. J.-C. Son étude révèle l'existence, dans le sud-est de l'Iran, d'un important foyer culturel à peine entrevu jusqu'ici, cette partie du pays étant réputée comme n'ayant été peuplée dans le lointain passé que par quelques tribus nomades. La découverte de Jiroft conduit à jeter un regard nouveau sur les origines et la fondation de la civilisation orientale au tournant du IVe au IIIe millénaire av. J.-C., comme l'ont aussitôt reconnu la plupart des spécialistes français et étrangers de l'archéologie iranienne. Il y aura désormais un ?avant? et un ?après? Jiroft.
Alors que le Halil Roud demeure quasiment inconnu des archéologues, nous avons quelque notion de l'archéologie de la région plus vaste dans lequel il coule.Dès les années 1930, l'archéologue explorateur britannique, Sir Aurel Stein, entreprit des explorations étendues et de petits sondages sur plusieurs sites au sud de l'Iran central, surtout autour de Bampur à l'est de l'oasis de Jazmurian. Au cours des années 1960 et 70, d'autres recherches archéologiques furent conduites à Tal-i-Iblis, aux confins septentrionaux du Halil Roud, à proximité de la ville moderne de Rafsanjan ; elles attestèrent d'importantes extractions de cuivre dès le IIIe millénaire av. J.-C.
Auteur : Pittman (H.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 287 Page : 78-87