N° 295 - Juillet/Aout 2004
ISSN : 1141-7137
À une époque où l'eau était difficile à trouver en Gaule, la civilisation romaine apporta la nouveauté d'une eau courante accessible à tous, grâce à des fontaines dont le nombre ne cessa d'augmenter sous l'Empire. Souvent réduites à leur plus simple expression, ou bien véritables nymphées par la richesse de leur décor et de leur architecture, ces fontaines se caractérisent par leur diversité. À côté d'articles de synthèse, ce Dossier d'Archéologie fait la part belle aux découvertes les plus récentes.
?Toute cette eau qui ruisselle en assourdissante cascade !?. Dans cette lettre fameuse écrite à son ami Lucilius (86, 7), le philosophe Sénèque, attaché aux valeurs traditionnelles romaines, fustige au début de la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C. le luxe et l'abondance de l'eau dans les thermes, qui n'a rien de comparable avec ce qui pouvait être vu dans les bains d'époque républicaine. Cette eau se déverse dans les bassins – qu'ils soient chauds ou froids – indispensables à la pratique du bain à la romaine. Il existe en outre, à côté de ces aménagements incontournables qui peuvent faire preuve d'une certaine monumentalité, comme en témoigne la borne-fontaine de la natatio des thermes de Glanum (Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône), d'autres structures hydrauliques qui ont pour but d'accroître le confort individuel des baigneurs ou de provoquer le plaisir des yeux. Tel est le cas des fontaines et des nymphées. Les thermes de Gaule ont conservé quelques traces de ces aménagements.
Auteur : Bouet (A.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 295 Page : 12-19