N° 296 - Septembre 2004
ISSN : 1141-7137
Depuis un peu plus de trente ans aujourd'hui, les Dossiers d'Archéologie ont consacré pas moins de trente-deux numéros à la Préhistoire. C'est, statistiquement parlant, la période la plus traitée dans nos colonnes, sans compter les dossiers portant sur la Protohistoire. De cette constatation, nous pouvons tirer deux conclusions : la première, c'est que la Préhistoire est une période qui intéresse beaucoup les lecteurs car on touche là à des phénomènes qui se sont avérés cruciaux dans le développement de l'humanité, à savoir celui de l'apparition de l'Homme, du passage de la vie nomade à la vie sédentaire, du développement de l'art, de l'élaboration du sentiment religieux, de l'apparition du langage, etc. Bref, la Préhistoire scrute et étudie tout ce qui contribuera à la naissance et à la construction de nos sociétés. La seconde conclusion concerne le travail des préhistoriens : à l'évidence, il y a beaucoup de choses à dire sur cette période qui ne connaissait pas l'écriture ! L'absence de documents écrits a justement poussé les préhistoriens à se mettre au diapason du développement des sciences, celles dites exactes comme la physique par exemple, et celles qui concernent directement l'homme, comme la biologie, mais également l'approche économique et sociale ainsi que les disciplines qui en découlent. Il fallait faire parler les sites et les objets qui, par eux-mêmes, ne pouvaient rien dire. Ce dossier est en quelque sorte un couronnement puisqu'il paraît à l'occasion du centenaire de la Société préhistorique française. Rédigé par certains de ses membres, professionnels et bénévoles, il fait le bilan de ce que cette discipline a apporté au développement de nos connaissances du passé de notre pays en traitant les grands domaines dans lesquels la Préhistoire a fait d'énormes progrès : la datation, l'étude de l'habitat, la technologie, l'art, les sépultures, sans oublier de mentionner le travail des bénévoles qui ont joué un rôle prépondérant dans le développement de cette discipline. C'est l'histoire de la préhistoire française et les résultats qu'elle a obtenus que nous vous invitons à découvrir dans les pages qui suivent.
En 150 ans, non seulement les idées en matière de Préhistoire ont considérablement évolué, mais les hommes qui ont fait l'histoire de cette discipline ont aussi beaucoup changé. Alors que tout au long du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle ce sont surtout, à quelques exceptions notoires près, des amateurs qui ont pratiqué cette science, à partir de 1941, date des premières lois sur la conservation du patrimoine, le nombre de professionnels a progressivement augmenté, si bien que ce sont les amateurs qui sont maintenant l'exception.
Auteur : Gaucher (G.) - Evin (J.) - Daugas (J.-P.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 296 Page : 70-78