N° 303 - Mai 2005
ISSN : 1141-7137
À un moment où l'Europe s'élargit et cherche ses confins, les débats qui animent la société sur ce sujet restent enfermés dans un discours politico-économique répétitif. Dans ce contexte, il semblait utile de proposer une approche de l'Europe, rarement évoquée ou bien avancée avec ignorance, celle de l'Histoire. Le service de valorisation de la recherche de l'Université de Paris-Sorbonne a réuni ses meilleurs spécialistes, archéologues et historiens de l'Antiquité et de l'époque médiévale, pour réaliser ce numéro des Dossiers d'Archéologie.
L'opinion des Européens a trop longtemps dépendu du jugement des historiens des Lumières, Gibbon, Montesquieu, pour qui, passé l'éclat du règne de Justinien, l'histoire de l'Empire grec n'était qu'un tissu de révoltes, de séditions et de perfidies, retrouvant en ce dernier point un préjugé à l'égard des Grecs imputable à l'Antiquité romaine, ou encore Voltaire estimant que la littérature byzantine n'était que déclamations et miracles. En un sens, ces anticléricaux avaient raison, car ils avaient identifié les principales caractéristiques de cet État que nous avons pris l'habitude de nommer, depuis la Renaissance, Empire byzantin : romanité et christianisme, hellénisme.
Auteur : Cheynet (J.-C.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 303 Page : 72-79