N° 311 - Mars 2006
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ISSN : 1141-7137
Tout comme les premiers empereurs romains chrétiens, en particulier Constantin, les rois de France ont voulu se faire inhumer dans une basilique prestigieuse qu'ils avaient particulièrement honorée de leur vivant et où ils souhaitaient reposer. C'est ainsi que Clovis, rompant avec la tradition barbare de sépulture sous tumulus, fit construire au sommet d'une colline qui domine la rive gauche de Lutèce, une basilique dédiée aux Saints-Apôtres qui était vraisemblablement liée à à mausolée funéraire, sans doute de plan centré. Ses successeurs firent de même mais dans d'autres édifices (Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis). Les Carolingiens reprirent cette coutume mais se firent inhumer eux aussi, en différents endroits. Il fallut attendre Saint Louis pour voir se définir une véritable politique funéraire s'agissant des rois, des reines et des enfants de France. Il choisit, pour ce faire, l'abbatiale de Saint-Denis qui devint ainsi le ?cimetière des rois?.
Le roi saint Louis a défini très tôt une véritable politique funéraire s'agissant des rois, des reines et des enfants de France. Il était conscient des difficultés suscitées par le choix de la sépulture pour les reines comme pour les enfants de France. Une meilleure définition du rôle funéraire s'imposait. Elle s'imposait d'autant plus que l'encombrement devenait manifeste, déjà ressenti lors de la mort de Louis VI : le roi avait souhaité être inhumé entre les autels de la Trinité et l'autel majeur, situé au-dessus de la tombe des trois martyrs. Suger hésita sous prétexte que l'usage était de placer les corps royaux au-devant de l'autel de la Trinité. Il finit par céder ayant découvert une place.
Auteur : Erlande-Brandenburg (A.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 311 Page : 32-37