N° 311 - Mars 2006
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ISSN : 1141-7137
Tout comme les premiers empereurs romains chrétiens, en particulier Constantin, les rois de France ont voulu se faire inhumer dans une basilique prestigieuse qu'ils avaient particulièrement honorée de leur vivant et où ils souhaitaient reposer. C'est ainsi que Clovis, rompant avec la tradition barbare de sépulture sous tumulus, fit construire au sommet d'une colline qui domine la rive gauche de Lutèce, une basilique dédiée aux Saints-Apôtres qui était vraisemblablement liée à à mausolée funéraire, sans doute de plan centré. Ses successeurs firent de même mais dans d'autres édifices (Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis). Les Carolingiens reprirent cette coutume mais se firent inhumer eux aussi, en différents endroits. Il fallut attendre Saint Louis pour voir se définir une véritable politique funéraire s'agissant des rois, des reines et des enfants de France. Il choisit, pour ce faire, l'abbatiale de Saint-Denis qui devint ainsi le ?cimetière des rois?.
Troisième fils du roi Jean le Bon, Jean de France, duc de Berry (1340-1416) est âgé de soixante-trois ans lorsqu'il élit sépulture dans la Sainte-Chapelle de Bourges. Ses frères Charles V, Louis Ier d'Anjou et Philippe le Hardi l'ont déjà précédé dans leurs tombeaux respectifs : Saint-Denis pour le roi, dont le cœur repose toutefois dans le chœur de la cathédrale de Rouen, et les entrailles à l'abbaye de Maubuisson ; la cathédrale d'Angers pour Louis Ier d'Anjou, sous un simple coffre de bois, et la chartreuse de Champmol, à Dijon, pour Philippe le Hardi.
Auteur : Raynaud (C.) - Chancel-Bardelot (B.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 311 Page : 80-87