N° 311 - Mars 2006
9,90 €
ISSN : 1141-7137
Tout comme les premiers empereurs romains chrétiens, en particulier Constantin, les rois de France ont voulu se faire inhumer dans une basilique prestigieuse qu'ils avaient particulièrement honorée de leur vivant et où ils souhaitaient reposer. C'est ainsi que Clovis, rompant avec la tradition barbare de sépulture sous tumulus, fit construire au sommet d'une colline qui domine la rive gauche de Lutèce, une basilique dédiée aux Saints-Apôtres qui était vraisemblablement liée à à mausolée funéraire, sans doute de plan centré. Ses successeurs firent de même mais dans d'autres édifices (Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis). Les Carolingiens reprirent cette coutume mais se firent inhumer eux aussi, en différents endroits. Il fallut attendre Saint Louis pour voir se définir une véritable politique funéraire s'agissant des rois, des reines et des enfants de France. Il choisit, pour ce faire, l'abbatiale de Saint-Denis qui devint ainsi le ?cimetière des rois?.
Les tombes de Louis XII (1462-1515) et de François Ier (1494-1547), érigés à Saint-Denis au cours du XVIe siècle, bouleversent les canons en vigueur. Ils proposent un nouveau modèle de tombeau royal qui sera copié au-delà des frontières du royaume. Les doubles effigies du roi et de la reine, en gisant et en priant, exposées dans un édicule architecturé indépendant, répondent à une conception particulière de l'image du souverain français, dans sa personne et dans sa fonction.
Auteur : Boudon-Machuel (M.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 311 Page : 100-105