N° 312 - Avril 2006
ISSN : 1141-7137
Dans La Guerre du Faux, Umberto Eco engagea, parmi les premiers, le combat. Le romancier du Nom de la Rose dénonça avec brio ce travers de notre temps qui préfère la copie à l'original, donne plus de prix à l'imitation qu'à l'œuvre authentique et se réfugie dans le virtuel pour ne pas affronter la réalité. Les spécialistes de l'Antiquité connaissent, eux aussi, cette tentation : elle est souvent vertueuse, quand pour des raisons de conservation ou de sécurité, elle conduit à montrer, sur les sites ou dans les musées, des répliques. Et comment nier la formidable capacité des technologies informatiques et numériques à faire revivre les mondes disparus ? S'il ne doit guère redouter l'invasion des plâtres et les ravages de la 3D, le monde de l'archéologie vit en revanche sous la pression d'une menace beaucoup plus redoutable : l'activité de faussaires.