N° 313 - Mai 2006
ISSN : 1141-7137
Est-ce un effet dû à la construction européenne qui a vu ces dernières années l'Europe politique et économique se développer et s'agrandir jusqu'à compter aujourd'hui 25 membres ?, toujours est-il que la question des racines historiques européennes se pose de plus en plus comme un défi majeur de ce début du XXIe siècle. Or, dans cette recherche identitaire, les Celtes occupent une place de plus en plus souvent revendiquée par une large frange de la population européenne ; en témoignent par exemple les festivals de musique celtique qui rassemble chaque année, depuis quelques décennies, des milliers de fans convaincus dans de nombreux pays d'Europe. Les Celtes sont à la mode ! Mais de quels Celtes parlons-nous ? Pendant combien de temps encore, enseignera-t-on dans nos écoles que les Gaulois (ou les Celtes) sont nos ancêtres ?
Le retour des Boïens d'Italie vers leurs anciens territoires centre-européens, après leur défaite par Rome en 191 av. J.-C., ne concerna probablement qu'une faible partie de l'aire qu'ils occupaient en Bohême avant leur départ, au Ve siècle av. J.-C. : la région de collines qui borde le cours de la Vltava en amont de Prague jusqu'aux montagnes qui séparent le pays de la vallée du Danube. Privés des plaines fertiles du centre et du nord-ouest occupées par les Volques, ils se virent contraints à mettre rapidement en chantier un projet de restructuration du territoire disponible en mettant à profit l'expérience du milieu urbain qu'ils avaient acquise en Italie. Il s'agissait d'un réseau de centres urbains fortifiés – des oppida – conçu pour canaliser et contrôler les trafics nord-sud.
Auteur : Kruta (V.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 313 Page : 62-67