N° 316 - Septembre 2006
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ISSN : 9771141713005
À Autun, nous savons depuis peu que les activités manufacturières avaient une place prépondérante dans l'économie de la ville. Dans les ateliers, tous situés dans des bâtiments à l'intérieur de l'enceinte, une importante population laborieuse a permis la multiplication de biens de consommation. Voués à la subsistance, à une vente locale et à une vente à l'extérieur du pays éduen, ces produits manufacturés ont permis à différents corps de métiers de se développer, ce qui est le cas pour l'artisanat du métal. La diversité des débouchés des fabrications artisanales et des produits agricoles liés aux exploitations du pays éduen ont entraîné la prospérité du commerce autunois. Entre Augustodunum et les villes de Gaule se sont tissés des liens commerciaux comme en témoignent la diffusion d'un certain nombre de productions artisanales. Aujourd'hui, Augustodunum peut être définie comme capitale administrative, économique et culturelle dont le tissu social, encore mal connu, se caractérise probablement par une grande disparité des classes sociales.
C'est en 1965, lors de la construction d'un pavillon individuel, au 52 rue de la Grille, que le maçon, chargé de creuser les tranchées de fondation du bâtiment, découvrit fortuitement un fragment de mosaïque représentant un personnage barbu jouant de la lyre, entouré d'une inscription en grec. Le prélèvement du panneau effectué sans précaution entraîna la fissuration du bain de pose des tesselles et causa des dommages irréversibles. Le conservateur du musée Rolin, Gustave Vuillemot,
est intervenu à temps pour sauvegarder les fragments du pavement qui furent, par la suite, restaurés dans un atelier à Besançon. Un bénévole, Michel Bernard, fut autorisé par le propriétaire du terrain à mener une fouille d'urgence. Il reconnut la partie d'une salle d'apparat dotée d'une abside dans laquelle d'autres fragments de mosaïque subsistaient. Les aménagements d'un hypocauste et de son foyer ont aussi été repérés. L'inscription a révélé les fragments de deux poèmes d'Anacréon (fin du VIe siècle avant notre ère) et permis ainsi l'identification du personnage représenté. La publication du panneau par Michèle et Alain Blanchard en 1973 a alerté la communauté scientifique sur l'importance de la mosaïque.
Auteur : Chardron-Picault (P.) - Blanchard-Lemée (M.) - Blanchard (A.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 316 Page : 70-75