N° 317 -
ISSN : 1141-7137
L'accession du Turkménistan à l'indépendance en 1991 a été, pour les archéologues occidentaux comme pour le peuple turkmène, un moment essentiel car ce pays, le plus riche en sites majeurs de toute l'Asie centrale, dont la culture matérielle avait autrefois largement dépassé les frontières, ouvrait, dès son accession à l'indépendance, la porte à de nombreux programmes de coopération internationale. Quinze ans après cette ouverture, il a paru important de présenter au public les résultats des travaux conduits durant cette période, et de faire connaître en France les richesses archéologiques, historiques et culturelles en tous points comparables à celles des mondes élamo-mésopotamien, iranien ou de l'Indus, mais mal connues car longtemps confinées dans les limites closes de l'URSS. À travers la dizaine d'articles présentés ici, les auteurs ont souhaité rendre compte de la diversité chronologique et culturelle – de la Protohistoire à la période islamique – de ce pays au patrimoine exceptionnel.
Depuis les récits d'Hérodote et de Pline ou la Géographie de Strabon, l'Asie centrale est une contrée connue des Occidentaux. Si, au Moyen Âge, ces textes sont délaissés, les connaissances sur la région vont être, dès le xiiie siècle, renouvelées par les géographes et voyageurs arabo-persans, par plusieurs voyages diplomatiques effectués par des émissaires européens, ou encore par des marchands et aventuriers qui, comme Marco Polo, s'aventurèrent sur la mythique ?Route de la Soie?. Mais c'est essentiellement dans la deuxième moitié du XIXe siècle, après l'expansion russe en Asie centrale, que les Occidentaux vont sillonner la région.
Auteur : BRIDEY François
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 317 Page : 8-15