N° 318 - Novembre/Décembre 2006
12,00 €
ISSN : 1141-7137
Le décor peint, par opposition au tableau de chevalet ou à d'autres supports, fait partie intégrante de l'édifice dans ses composantes architecturales et ses matériaux. Dans sa fonction d'embellissement et d'ornement, le décor associe à des éléments figurés d'autres qui ne renvoient à aucun récit ; ils sont révélateurs des goûts et de l'imaginaire, structurent la paroi, contribuent, pour l'essentiel, à la couvrir d'une apparence trompeuse en dissimulant la maçonnerie réelle sous le trompe-l'œil de matériaux précieux, en remplaçant l'opacité du mur par les fictions de la perspective. Décorative, la peinture murale est le produit d'un artisanat dont l'inventivité se circonscrit dans les bornes étroitement définies par des contraintes techniques. omment percevoir aujourd'hui la peinture murale antique ? Comment appréhender la diversité des décors qui recouvraient les édifices publics et privés de la Grèce à l'Orient hellénisé, des pourtours de la Méditerranée à la Germanie ?
Depuis les années 190 av. J.-C., Rome exerce en Méditerranée orientale une influence économique et politique qui croîtra jusqu'à la défaite d'Antoine et Cléopâtre en 31. Mais de victoires militaires en annexions, la culture romaine mettra des siècles à s'imposer à l'hellénisme. Des Italiens vivent à Délos dès le milieu du IIe siècle, dédiant des ex-voto, érigeant leur propre agora, instituant des collèges religieux, buvant du vin de Falerne… Rien ne différencie le décor intérieur de leurs maisons de celui des maisons voisines, habitées par des Grecs et des Orientaux de culture grecque.
Auteur : ALABE Françoise
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 318 Page : 8-15