N° 328 - juillet-août 2008
ISSN : 1141-7137
On entend généralement par Anatolie la Turquie d'Asie, ou l'Asie Mineure si l'on préfère, bien que certains auteurs les distinguent, réservant à l'intérieur des terres l'appellation d'Anatolie et à la façade égéenne celle d'Asie Mineure. La Turquie d'Europe, exclue de ce numéro des Dossiers d'Archéologie pour des raisons évidentes (il faudrait dans ce cas parler de l'ensemble des tombeaux thraces), est appelée en turc Trakya. Ce pays contrasté, âpre, prenant, entre dans l'histoire au IIe millénaire, essentiellement avec la fondation du royaume hittite par Hattusili Ier. Ce dossier propose donc de présenter les tombeaux du Ier millénaire tel ceux de Midas et Crésus.
'Anatolie fut jadis nommée Rumeli (transposée en Roumélie, le pays des Romains, c'est-à-dire des Grecs, des Byzantins) et, pour les voyageurs occidentaux, Romanie ; ces derniers, dès la conquête ottomane de 1453, et même dès la prise de Constantinople par les croisés en 1204, connaissaient l'Anatolie (souvent orthographiée ?la Natolie?(!) : c'était au temps où Athènes était Satine et Thèbes Estive !). Le terme remonte au Xe siècle byzantin, et chacun connaît le ?thème des Anatoliques? qui apparaît dès le VIIe siècle, mais ne désigne qu'une partie de la péninsule anatolienne, en concurrence avec l'Opsikion et les Arméniaques. Les deux forteresses d'Anadolu Hisar et Rumeli Hisar, qui gardent le Bosphore – la première remontant au règne de Bayezit Ier, en 1396, la seconde à celui de Mehmet II, en 1452, juste avant la prise de Constantinople – sont assez célèbres pour qu'il soit superflu d'insister.
Auteur : LACAZE Guy
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° double 328 Page : 2-9