N° 332 - Mars/Avril 2009
ISSN : 1141-7137
Quand on prépare un numéro des Dossiers d'Archéologie sur un sujet comme celui de la maison du Proche-Orient ancien, on peut se heurter à un certain nombre de problèmes. Le sujet est très vaste, comprenant trois millénaires et demi d'histoire, et la région se trouve être très étendue et variée : de l'Iran à la péninsule Arabique, de la Turquie à la région palestinienne. De plus, la recherche archéologique n'est pas développée de manière égale dans ces pays, et les informations sont donc plus abondantes pour une région que pour une autre. Pourtant, on ne peut pas nier la présence d'une continuité manifeste dans la manière de construire en terre dans tous ces pays.
Le signe DIM2 (qui représente l'idée de construire/façonner/créer) est déjà attesté en Mésopotamie dans les listes lexicales de la période archaïque (vers 3000 av. J.-C.) consacrées aux noms de professions. Les termes akkadien (itinnou) et sumérien* (shidim) correspondant à la lecture de ce signe, désignent, en fonction des contextes, plusieurs métiers : l'architecte qui conçoit le bâtiment, capable donc d'en tracer les plans, l'ingénieur qui procède aux calculs liés à la réalisation de l'ouvrage, ou bien encore le maçon, voire même le surveillant de chantier. Il est très probable que la même personne ait pu cumuler ces différentes fonctions (conception, mise en œuvre et exécution) lorsque le bâtiment n'était pas trop complexe mais qu'une forme de spécialisation ait été nécessaire pour les grands édifices tels que les temples et les palais.
Auteur : Philippe Abrahami
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 332 Page : 38-40
Date : 01/03/2009