N° 332 - Mars/Avril 2009
ISSN : 1141-7137
Quand on prépare un numéro des Dossiers d'Archéologie sur un sujet comme celui de la maison du Proche-Orient ancien, on peut se heurter à un certain nombre de problèmes. Le sujet est très vaste, comprenant trois millénaires et demi d'histoire, et la région se trouve être très étendue et variée : de l'Iran à la péninsule Arabique, de la Turquie à la région palestinienne. De plus, la recherche archéologique n'est pas développée de manière égale dans ces pays, et les informations sont donc plus abondantes pour une région que pour une autre. Pourtant, on ne peut pas nier la présence d'une continuité manifeste dans la manière de construire en terre dans tous ces pays.
Au début du IIe millénaire av. J.-C., Larsa connaît une prospérité extraordinaire grâce à son importance politique et à son rôle commercial dans le pays sumérien, au sud de la Mésopotamie. Avec Isin, Larsa domine le pays et contrôle les échanges entre les lointains pays du Golfe et même de l'Inde avec les dynamiques royaumes mésopotamiens. Le commerce est effectué par des marchands qui ont laissé, dans les documents archéologiques et épigraphiques, des témoignages de leur intense activité. Ils ont donné aux villes de la région une nouvelle physionomie. À Larsa en particulier, ils ont construit des villas sur de vastes terrains à la périphérie de l'ancienne cité. C'est là le seul exemple de tels édifices fouillés jusqu'à présent en Mésopotamie, alors que l'on connaît, pour la même époque, des maisons et des quartiers au cœur de nombreuses villes dans un tissu urbain étroit (Ur, Nippur, Sippar...) ou dans des villes ?nouvelles?, mais insérées dans un système de fortification contraignant (Haradum, Shaduppum...).
Auteur : CALVET Yves
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 332 Page : 18-21
Date : 01/03/2009