N° 334 - Juillet/Août 2009
9,90 €
ISSN : 1141-7137
Si le site de Hatra en Irak est bien moins célèbre que celui de Palmyre en Syrie, c'est sans doute qu'il n'a pas été illustré par une histoire aussi romanesque que celle de la reine Zénobie et qu'il se trouve à l'écart des circuits touristiques. Pourtant, les ruines de cette cité du désert, capitale d'un petit royaume situé tantôt dans la mouvance parthe, tantôt sous tutelle romaine, sont spectaculaires. Elles témoignent, à travers l'architecture, la statuaire, d'une culture de contact et de métissage, située entre monde classique et monde perse, tandis que les inscriptions hatréennes révèlent une population araméo-arabe avec un fort héritage mésopotamien.
La Mésopotamie a constitué le coeur d'un grand
empire à la tête duquel plusieurs dynasties appartenant
à des peuples d'origines différentes se sont
succédé, Sumériens, Sémites de langue akkadienne,
puis Perses. Le processus d'hellénisation
de l'Orient – initié par Alexandre et poursuivi ensuite
par les Séleucides – a contribué à la naissance
d'une réalité culturelle nouvelle, où les
éléments orientaux et les éléments grecs se mélangeaient.
C'est ce qui explique la situation culturelle
et linguistique à l'époque de Hatra, où coexistent
en Mésopotamie l'araméen, le pehlevi et le grec.
Auteur : Bertolino (R.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 334 Page : 28-33