N° 348 - Novembre/Décembre 2011
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ISSN : 9771141713005
Dans ce numéro de votre revue d'archéologie : Les trois millénaires de l'histoire mésopotamienne n'ont donné qu'une seule réponse à la question de la gouvernance de la société : la royauté. Celle-ci semblait découler de l'ordre naturel des choses voulu par les dieux. Pouvons-nous alors postuler l'existence d'un système politique monolithique inchangé à travers les époques? La réponse est assurément négative – ce que nous nous efforcerons de démontrer dans le présent numéro. Pour ce faire, nous avons choisi quelques figures royales marquantes à travers les époques.
Nabonide (556-539 av. J.-C.) fait partie des figures royales mésopotamiennes qui ont une place à part. Deux raisons à cela : d'abord, parce qu'il est le dernier roi d'une Mésopotamie indépendante. Après lui, le royaume de Babylone fut intégré à différents empires : perse achéménide, puis macédonien, et enfin parthe. Il s'attache donc à Nabonide l'image du «roi maudit», dernier souverain de sa dynastie, incapable de résister face à l'envahisseur et abandonné par les dieux. En outre, Nabonide a survécu à l'oubli général dans lequel a été plongée l'histoire de la Mésopotamie, en raison de sa présence dans la Bible, où il a cependant été confondu avec Nabuchodonosor (605-562); le fameux Balthasar du livre de Daniel était en effet fils de Nabonide. De nos jours, la célébrité de Nabonide est liée à deux éléments : sa dévotion au dieu-Lune, à laquelle son séjour de plusieurs années dans l'oasis de Teima en Arabie est sans doute lié, et ses activités archéologiques.
Auteur : Charpin (D.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 348 Page : 70-73