N° 351 - Mai/Juin 2012
ISSN : 1141-7137
Homo sapiens, deux mots qui désignent des êtres vivants dont nous pensons tout savoir, ou presque. Presque, car lorsqu’il s’agit de définir notre espèce, de décrire ce qui la caractérise, l’exercice se révèle compliqué. Entre anatomie, évolution et comportement, les traits qui nous sont propres, nous derniers hommes sur Terre, ne sont pas ceux auxquels nous pensons en premier. Alors, qu’est-ce qu’un Homo sapiens? Faute de connaître notre avenir, savons-nous d’où nous venons et quel âge a notre espèce? Ce numéro vous propose une plongée "à la recherche de nos origines" dans lequel analyse anatomique, génétique, art, étude du mobilier découvert sur les sites préhistoriques, et comparaison avec son cousin Néandertal seront traités par les plus grands spécialistes français.
La culture gravettienne est l’une des premières cultures du Paléolithique supérieur européen attribuée à l’Homme anatomiquement moderne. Elle se développe entre 31-30000 et 22000 BP dans un contexte climatique froid. Tout révèle des sociétés de chasseurs-cueilleurs complexes marquées par des changements idéologiques et socio-économiques majeurs modifiant sans doute le rapport des hommes à l’environnement. De nombreux sites sont connus à travers toute l’Europe, mais c’est surtout dans la partie centrale et orientale (sites de Dolni Vestonice de Predmost en république Tchèque, de Krems-Wachberg en Autriche…) ainsi qu’en Italie (sites des Balzi Rossi, d’Arene Candide ou d’Ostuni…) que des squelettes des artisans de cette culture avaient été découverts. Jusqu’à des dates récentes, l’extrême ouest de l’Europe (France, péninsule Ibérique…) était en effet très pauvre en vestiges humains gravettiens. Les recherches récentes ont modifié cette répartition, contribuant à combler cette lacune et à ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur ces populations qui ont occupé l’Europe entre 29-28000 et 22000 ans BP.
Auteur : HENRY-GAMBIER (D.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 351 Page : 50-55